Champion de Monde de 400m haies, Stéphane DIAGANA détient l’un des plus beaux palmarès de l’athlétisme français. Il partage désormais son temps entre plusieurs activités : consultant TV, conférencier et partenaire de plusieurs entreprises.
Diplômé de l’ESC Paris, il est un professionnel prolifique au parcours admirable mettant à disposition son expertise pour accompagner et renforcer des projets d’entreprise.
Stéphane, qu’est-ce qu’un grand champion d’athlétisme peut apporter au monde de l’entreprise sur des problématiques de management ?
Je pense que les parcours d’excellence, quels qu’ils soient, empruntent pour une large part des chemins communs. Au-delà de la diversité des univers dans lesquels l’excellence peut-être recherchée, cette quête est toujours un « sport » éminemment collectif. Le succès repose toujours sur la capacité à établir des relations vertueuses qui permettront de mettre le qualités de chacun au service du projet de tous.
Quels sont, selon vous, les ingrédients indispensables pour être performant ?
J’aime dire qu’il n’y a pas de recette de la performance, mais qu’il y a des ingrédients incontournables. Le partage de la vision est pour moi le point de départ de tous projets de performance. L’exigence, la rigueur et parfois les changements et remises en cause que demande un projet d’excellence ne peuvent être acceptés sur le long terme que si l’adéquation entre l’objectif , les moyens et le plan d’action est clairement perçue par les opérateurs du projet. Cette approche est génératrice de la confiance, de la motivation et de l’engagement durable de chacun, sans lesquels rien n’est possible.
L’expression de cette performance se ressent le fameux « Jour J ». Comment se prépare-t-on mentalement le jour du finale ?
En fait tout découle de cette approche. Le jour J d’un 400m haies, j’ai un objectif précis. Je dois me l’être pleinement approprié, me sentir tout à fait compétent même si cet objectif est de devenir champion du monde. La méthode pour y arriver ne doit pas être celle de mon entraîneur, mais la mienne. L’appropriation de la méthode et de l’objectif, de l’adéquation entre les deux joue un rôle clé dans ces moments.
L’échec fait partie, selon vous, de l’apprentissage. Notamment la fameuse 4e place qui parfois peut aider à se dépasser…
De nombreux 4ème ont ensuite été couronnés et ce fut le cas pour moi. La frustration peut être un excellent moteur, mais il m’est arrivé d’être heureux en étant 4ème, conscients d’avoir donné le meilleur de moi-même et d’avoir été dominé par plus forts que moi, puis déçu en étant 3ème, conscient d’être passé à côté du titre… L’échec quoi qu’il en soit est un passage obligé, c’est un moment de sélection entre « ceux qui jettent l’éponge » et ceux qui repartent au travail en essayant d’apprendre de leurs échecs.
Dans l’entreprise, il est souvent abordé la question de la performance durable. Quelle en est pour vous la recette ?
Il me semble que le secret de la durée dans la performance repose sur la passion, sur la curiosité, et sur l’envie d’apprendre sur soi et sur son rapport aux autres dans des contextes exigeants. Il faut être capable de voir dans la difficulté une véritable opportunité de développement personnel. Bien entendu cela n’est possible que dans un cadre de respect et de bienveillance mutuels.
Vous êtes également très impliqué dans la problématique de la santé au travail. Pourquoi cet intérêt ?
La santé est la base de tous nos projets qu’ils soient collectifs ou individuels, et il se trouve que les métiers tertiaires de plus en plus nombreux sédentarisent et privent d’activité physique une grande part de la population avec des conséquences dévastatrices sur le plan de la santé individuelle ou publique. Le sport santé en entreprise a un rôle formidable à jouer pour permettre aux salariés d’être en meilleure forme, mentale et physique, les deux aspects étant intimement liés. C’est pour cela que je m’intéresse à ce sujet depuis plus de 10 ans.