Bertrand NIVARD est ancien Leader de la Patrouille de France, désormais pilote de Canadair pour la Sécurité Civile, après avoir été pilote de ligne.
Ingénieur en aéronautique, il rejoint l’armée de l’air en 1994 et devient pilote sur Mirage F1 avec lequel il effectue 56 missions de guerre. Lors de ses conférences, il développe particulièrement le rôle de leader, l’esprit d’équipe et l’adaptation au changement.
Bertrand, qu’est-ce qu’un ex-Pilote de chasse et ancien leader de la Patrouille de France peut apporter au monde de l’entreprise sur des problématiques de management ?
En apparence nos univers sont différents, mais ce qui fait la réussite d’une équipe comme la Patrouille de France, ce qui rend chaque pilote performant, c’est une adhésion à des valeurs humaines simples et universelles : la confiance, l’écoute, l’altruisme. Au leader de créer une bonne synergie, exactement comme un manager en entreprise.
L’Armée de l’air dégage dans l’esprit collectif une image d’autorité. Un bon manager en entreprise doit-il forcément être autoritaire ?
Contrairement à l’idée que seule la hiérarchie et l’autorité permettent de commander des hommes et des femmes, un bon manager militaire sera avant tout à l’écoute des ses équipiers. Le commandement, pour reprendre le terme militaire de management, reste très complexe car il faut savoir trouver la bonne mesure, et à la fin, décider, donner le cap à son équipe.
La prise de risques est un facteur clé dans la mission d’un pilote de chasse. Comment arrivez-vous à la gérer ?
Depuis de nombreuses années, le monde aéronautique a considérablement progressé en terme de maîtrise des risques et ceci, par un travail de compréhension du fonctionnement humain, ses limites, et les erreurs que nous faisons quotidiennement. C’est en partageant nos faiblesses, en anticipant nos actions, que nous arrivons à devenir pro actifs, et ceci est universel, quel que soit le domaine d’activité.
Quel manager étiez-vous en tant que Leader de la Patrouille de France ?
J’ai essayé d’être à l’écoute de mon équipe, de mettre chacun à l’honneur sans oublier les enjeux auxquels nous devions faire face : être à la hauteur de notre rôle d’ambassadeur des ailes françaises. Je devais donc aussi être exigeant, perfectionniste et contribuer à ce que toute l’équipe s’épanouisse car le plaisir est aussi un facteur clef dans la réussite.
Votre carrière vous à mener de pilote militaire à pilote de ligne puis aujourd’hui à pilote de Canadair, comment avez vous appréhendez ces changements ?
En effet, même si l’aéronautique reste le fil conducteur, ces métiers très différents m’ont demandés une grande remise en question à chaque fois. Pour répondre rapidement, je dirais juste qu’en regardant le changement de manière positive, en prenant du plaisir à découvrir la nouveauté, tout est possible !
Quelle devise ou citation représentative de votre parcours aimez-vous transmettre à votre auditoire ?
La célèbre citation d’Alexandre Dumas « Un pour tous, tous pour un » résume tout ceci. Donner le maximum individuellement pour la réussite collective et avoir une équipe autour de soi pour s’apporter un soutien mutuel. Nous sommes tous faillibles, soyons humbles, nous avons besoin des autres pour être performant et dépasser nos limites.